Je suis députée européenne depuis 2019, élue pour faire entendre la voix des luttes sociales au Parlement européen. Avec mes camarades de la délégation France Insoumise, je défends l’Avenir en commun au sein du groupe de la Gauche.

Je coordonne notre groupe en commission emploi et affaires sociales, et dans la commission spéciale sur la crise du logement dans l’UE. Je siège aussi en commission du marché intérieur, et dans plusieurs délégations internationales, notamment avec le Mexique, l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine.

Ce mandat est le prolongement naturel de deux décennies d’engagement militant. Tout a commencé à Toulouse au syndicat Sud Étudiant, au rythme des contre-sommets, des manifs altermondialistes et du choc du 21 avril 2002. Puis est venu Paris, les stages mal payés, la galère, et la naissance de Génération Précaire. Jeudi Noir a suivi, avec ses occupations festives de logements vides et ses crémaillères militantes. Et L’Appel et la Pioche, pour dénoncer la grande distribution ou les agences de notation, armés de carottes et de pique-niques en supermarché.

De fil en aiguille, j’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer : il fallait aussi construire une alternative politique. Après avoir rejoint le NPA à sa création en 2009, j’ai rejoint le Parti de Gauche en 2011, où je deviens secrétaire nationale en charge de l’abolition du précariat puis été candidate aux législatives et aux municipales à Paris. Après une pause pour travailler comme fonctionnaire territoriale dans une mairie populaire, j’ai replongé dans l’action politique avec Nuit Debout en 2016 et l’occupation de la place de la République, puis avec l’élan populaire porté par la France insoumise. Depuis, je n’ai plus lâché : pas tant par vocation d’élue que par fidélité à celles et ceux qui se battent.

Lors de mon premier mandat de députée européenne, je me suis battue aux côté des travailleurs de plateformes, et nous avons obtenu en 2024 une directive européenne entérinant la présomption de salariat pour plus de 5 millions de livreurs, livreuses et chauffeurs, chauffeuses VTC employés abusivement sous le statut d’indépendants à travers l’Europe. Toutes ces expériences ont été joyeuses et pleines d’une formidable énergie. Aujourd’hui, mon mandat européen est nourri de tout cela.

Mes combats pour ce nouveau mandat ? L’intelligence artificielle au travail : outil d’asservissement ou d’émancipation des travailleurs ? La lutte contre Amazon, Shein, Temu et leur monde. Et la lutte contre la crise du logement, qui est la crise sociale de notre époque.

À Bruxelles, comme dans la rue, on continue : on s’organise, on tisse les colères, on construit l’Europe des peuples pour obtenir des victoires en chantant Bella Ciao à l’Europe des marchés.